Bass N’Goni, fusion jazz et musique malienne

Publié le 13 Décembre 2011

 

Le groupe Chasseur a porté haut et fièrement son projet Bass N’Goni au théâtre de l’Agora à Evry ce mardi 13 décembre 2011. Il a fait vibrer le public de cette petite salle de concert, de manière intimiste et conviviale.

 

BASS N'GONI 1Le projet Bass N’Goni allie la contrebasse jazz de Théo Girard au donso n’goni, c’est-à-dire un luth malien propre aux chasseurs joué par Adama Coulibaly. L’artiste malien est également un chanteur qui transcende par sa voix mélismatique et puissante. Son ami et musicien Théo Girard déclare, dans une récente interview faite par le théâtre de l’Agora, avoir été « littéralement emporté par l’énergie du son et du groove. C’est devenu une évidence : je voulais travailler avec lui. » Le chanteur magnétique dont la langue est le bambaras, un dialecte malien, semble communiquer une évidence à tout public, même celui ne comprenant pas la langue chantée.

 

Deux cultures, un spectacle

 

Les deux artistes d’univers si différents, ont été réunis par une passion commune : la musique. Le jazz instrumental et l’improvisation avec la compagnie Discobole, ouverte également sur la rencontre entre les arts a abouti à cette collaboration avec l’artiste Adama Coulibaly dont l’univers est rythmé par les chants, les voix et l’écriture.

Ce projet Bass N’Goni a été monté par l’ensemble du groupe nommé chasseur en hommage à la famille de cultivateur-chasseur où a grandi Adama Coulibaly.

 

Retour sur le concert

 

P1020810Adama Coulibaly, chanteur malien et joueur de donso n’goni aux sonorités suaves, a flirté sur les sons graves et placides du contrebassiste Théo Girard. Une mélodie peut être tournée en boucle sur le luth en un ostinato hypnotisant. La voix de Coulibaly raisonne avec une légère réverbe, savamment dosée par les designers sonores, elle transperce l’air avec puissance et force de sentiments. Cette musique à la fois zen et planante, s’ouvre au monde comme un lever de soleil à l’horizon, sur une terre lointaine, libre et sauvage. Les sonorités ambiantes prennent vie : cette musique a une âme. Ainsi, les pulsations _ou les pulsions_ de vie raisonnent comme un hymne à la vie elle-même. Adama Coulibaly donne toute cette intensité grâce à sa voix, mettant en valeur les instruments.

 

Emporté dans leur univers

 

Le danso n’goni fait danser un public qui ne peut résister à l’attraction rythmique d’un binaire-ternaire. Macha Gharibian, chanteuse, a accompagné le groupe par un orgue électronique, reprenant le rôle de l’instrumentiste, jouant à son tour un ostinato. Sébastien Brun, batteur et percussionniste a été convaincant dans cet exercice à la fois minimaliste et explosif : il a su contribuer à créer cette ambiance toute singulière. Le groupe Chasseur alterne chansons françaises et airs maliens, peut-être aurions-nous aimé davantage entendre chanter Adama Coulibaly pour sa voix si éclatante ? Les autres membres du groupe ont cette voix « zen », au charme un peu fragile, pouvant parfois séduire. La qualité d’interprétation instrumentale est une parfaite symbiose, elle nous a transportés dans un ailleurs. Quant à la recherche poétique de certains textes sur la société, le quotidien, dont voici l’extrait suivant « comment se sentir bien, dans ce brouillard humain », ne pouvait que nous faire réfléchir. Ces musiques jazz et traditionnelles maliennes ont ainsi tournés pour nous emporter dans leur univers.

 

link vers l'article sur le site Essonne Info

 

concert, musique, afrique, bouger, essonne, 91

Rédigé par Fanny Veysset

Publié dans #Critiques musicales & Actu. culturelles

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article